07 mai 2007

Bravo, ce matin, à Robert Sutton qui vient de voir sortir un de ses ouvrages, en français, aux éditions Vuibert.


Bon, j’ai bien conscience, ce matin, que je vais commencer la semaine, en écrivant un gros mot à l’antenne. Et pourtant, je vais être obligé de le faire parce que ce mot est dans le titre de l’ouvrage dont je vais vous parler aujourd’hui. Le livre de Robert Sutton s’intitule : « Objectif-zéro-sale-con ». Ce livre devrait être déclaré immédiatement d’utilité publique car ce qu’il propose relève de la salubrité de l’endroit où on travaille. Son ambition, dégommer tous les abrutis qui pullulent au travail. Comment reconnaît-on un sale con ? C’est quelqu’un qui est insultant. Quelqu’un qui envahit votre espace personnel. Qui a le chic pour lancer des plaisanteries sarcastiques et des taquineries vexatoires. Celui qui envoie des e-mails cinglants. Celui qui cherche à humilier l’autre en faisant des remarques en public. Celui qui lance des attaques hypocrite, qui lance des regards mauvais etc. Bref, là en ce moment je suis persuadé que le terme abstrait de « sale con » s’est déjà vu apposé quelques visages par ceux qui nous écoutent ce matin. Car des sales cons, il y en a partout… Alors ce concept, il est à prendre au sérieux. Le sujet a été abordé par l’hebdomadaire économique Trends-Tendance la semaine dernière et celui qui a écrit le bouquin est quand même professeur de management à la Stanford Engineering School… Robert Sutton met notamment en avant qu’il est parfois difficile en entreprise de parler sereinement des « sale cons » surtout lorsqu’ils sont compétents... Bon ceux qui en plus d’être des abrutis sont nuls au boulot, on les vire assez rapidement… Mais les autres, les « sales cons compétents », ils deviennent vite intouchables. Parce qu’en entreprise, souvent, c’est le résultat qui compte.

Toutefois.,ce qui se passe, c’est qu’à la longue, le sale con devient nuisible, même pour la société où il travaille. Il stresse les collègues et les subalternes. Ceux-ci en ont marre et donc quittent la société. Une étude britannique a montré que 25% des cibles de harcèlement et 20% de ceux qui ne font qu’assister à des scènes de harcèlement quittaient l’entreprise. Des experts ont calculé qu’en coût de remplacement, dans une société de 1000 personnes, cela faisait une ardoise de plus de 735 mille euros. Bref, les sales cons, il y a un argument économique pour les virer. Aujourd’hui, la chose serait sérieusement prise en compte dans le recrutement au sein de certaines sociétés. Ainsi des chercheurs auraient mis au point un détecteur de « sales cons », un logiciel d’analyse vocal qui réagit aux tons agressifs, méprisants ou grossiers… Je crois mon cher Pierre, que ça y est, la chasse aux sales cons est enfin ouvertes, qu’avec tout ça, on va être un peu plus cool au boulot. Il y a aussi un blog consacré au sujet sur lequel, il y a une mine de renseignements sur la question. Il reprend notamment un test que l’on peut trouver dans le bouquin, pour vérifier si (on ne sait jamais) on n’est pas soi-même un sale con… Ce livre risque d’avoir un certain succès… Il y a aussi des conseils, le premier serait de fuir le sale con, car ce serait contagieux… Quand on s’oppose à un abruti, on devient vite abruti soi même… Au-delà de la simple lecture, le livre semble aussi avoir d’autres usages… Certains le déposeraient sur leurs bureaux pour inciter les gens à être gentils avec eux. Toutefois sur le blog, une employée déclare avoir laissé le livre sur son bureau, mais voilà son patron lui a demandé de le ramener chez elle… Commentaire de l’employée : « c’est sans doute parce que mon patron est lui même un sale con ! ».

Le livre:


Robert Sutton, "Objectif zéro-sale-con", Editions Vuibert, 2007.


Le blog: