07 mars 2007

Zéro, ce matin, aux labels qui prolifèrent de façon exagérée…







Y en a marre des labels. Pas un jour sans qu’il y ait un petit nouveau qui pointe le bout ses critères. Y en a marre. Hier, c’est la ministre de la Culture, Fadila Laanan, qui a lancé un de ses fameux labels. Le label des « Libraires Conseils ». Enfin bon, il n’est pas encore complètement lancé. Hier, c’est le projet qui a été présenté. Mais l’idée est là. Ce label serait censé nous indiquer les bons libraires, les libraires de qualité, ceux qui se moquent des effets de mode, qui lisent un minimum, qui connaissent leur clientèle, qui la conseillent avec intelligence et expérience. Voilà. Le secteur paraît-il se réjouit. Moi, je dis ce n’est qu’un label de plus. Franchement, c’est pas un autocollant sur une porte de magasin qui va nous permettre de distinguer un supermarché, d’une librairie accueillante. Je ne vois pas comment on peut confondre. Jusqu’à présent je ne suis jamais rentré chez mon libraire préféré pour acheter une botte de poireaux et une boîte de croquette pour chat. Parce que son atmosphère particulière au pied de la cathédrale Saint-Aubain à Namur n’a rien à voir avec le rayon fruits et légumes de mon grand magasin installé dans un zoning. Non les labels, c’est vraiment n’importe quoi. Allez, j’ai fait mes recherches sur le mois écoulé:
27 février : le gouvernement lance un label pour l’assurance protection juridique.
23 février : l’office du tourisme flamand lance le label « Groene Sleutel » (clé verte) pour les campings respectueux de l’environnement en Flandre.
17 février : les gérants de phone-shops décident de créer un label de qualité et une charte de bonne conduite.
15 février : L’association pharmaceutique belge lance un label de qualité pour différents produits pharmaceutiques. Etc, etc.

Ce qui est fou, c’est que généralement lorsqu’on regarde les critères qui accompagnent ces labels, on s’aperçoit que c’est quand même le minimum. Exemple, le label de qualité des Phone-shops est censé distinguer ceux qui sont de bonne volonté et qui travaillent honnêtement… Avouez que c’est quand même la moindre des choses. Il faut arrêter de prendre le consommateur pour un idiot. Aujourd’hui, les labels c’est vraiment devenu la formule miracle. On a un problème dans un secteur, hop, on imagine un label. Si ça continue, on va distribuer des labels aux écoles par exemple qui développent la mixité culturelle, un label pour les armuriers qui ne vendent pas des couteaux aux enfants de moins de quatre ans, un label pour les constructeurs automobiles qui vendent des voitures équipées de quatre roues, un label pour les journalistes qui recoupent leurs informations, un label pour les joueurs de l’Equipe Nationale de Belgique qui inscrivent des buts, un label pour les hommes politiques qui respectent leurs promesses électorales, un label pour les animateurs qui affichent leur bonne humeur… Allez, ce matin encore, je lisais dans la Dernière Heure ce matin, qu'à Namur, des cafetiers peuvent prétendre au label « Maître serveur de bière »…. Pour l’obtenir, selon Myriam cafetière à la rue de Fer, il faut notamment un plan de travail propre, une eau de lavage claire, il faut bien dégraisser le verre, un verre qui, une fois rempli dans les règles, ne se sert pas tout dégoulinant au client… Mais tout cela c’est la moindre des choses… Quel est le cafetier digne de ce nom qui sert des bières plates et chaudes dans des gobelets en plastiques réutilisables marinés dans un jus infâme où vient d’être plongée la gamelle du chien ? Non, tout cela est ridicule, ces histoires de labels, ça m’énerve. D’ailleurs je vais créer un label celui des « Trucs qui ont vraiment le don de m’énerver le matin », et les labels ils pourront y prétendre sans problèmes… Ouais le problème, c’est que mon label il va aussi m’énerver puisque c’est un label… Faut que je me tâte...