23 janvier 2007

Bravo ce matin à Marie-Rose Armesto, journaliste de la rédaction d’RTL qui nous a quittés cette nuit…





Mon cher Fabrice, il est difficile de parler de ceux qu’on aime. Ce matin, pour parler de Marie Rose, j’avais imaginé plusieurs subterfuges pour ne pas me laisser submerger par l’émotion… J’aurais pu lui décerner, un zéro, zéro pour nous avoir quittés si tôt, à seulement 46 ans. J’aurais pu lui écrire une lettre et vous la lire en direct. Mais je crois que Marie Rose n’aurait pas aimé cela. Pas de pathos. Des faits. Des faits. Et surtout du concret. Voilà donc Marie Rose, petite fille de 8 ans débarquant en Belgique. Petite fille issue de l’immigration espagnole. Une immigration difficile… Les parents de Marie Rose sont sans le sou… A un point tel qu’ils ont fait deux mille kilomètres avec un matelas ficelé comme un saucisson, un matelas confectionné avec des feuilles de maïs parce qu’ils n’avaient pas d’argent pour en acheter un ici en Belgique… Ceci est plus qu’une simple anecdote… Marie Rose se souvient, de ce matelas, aveu de pauvreté, transporté à travers tout Paris… Elle dira dans une interview : « Ce matelas a été un traumatisme, il a façonné, structuré mon existence et ma personnalité. Son souvenir conditionne encore ma vie aujourd’hui. Il m’oblige à la rigueur, à la ténacité et au professionnalisme. Je me suis accrochée pour réussir mes études, pour réussir dans ma profession et dans ma vie privée ». Son itinéraire je vous en ai déjà parlé dans le journal de 6h00… Les grandes lignes… de la radio à la télévision, de Luxembourg à Bruxelles, de l’Algérie à l’Afghanistan, de la Bosnie à l’écriture de son livre « Son Mari a tué Massoud ». Marie Rose c’était une femme d’action… Même la maladie n’avait pas raison de cette énergie… Elle était de plus en plus frêle, mais n’hésitait à venir se replonger dans la rédac. Elle se battait sans relâche…

Il faut noter que Marie Rose a participé au lancement de Reporters Sans Frontières…

C’était en 1990. La liberté de la presse. Un des ses combats. Elle s’investira aussi pour secouer les institutions européennes dans les années 90 pour dénoncer l’inaction dans le drame de Srebrenica… Elle accomplira des missions pour les organismes internationaux, elle ira en Iran et en Algérie… En Albanie, elle réalisera des reportages à Tirana, dans les hôpitaux notamment… Ils auront un impact important… Puisque une vaste opération de solidarité sera lancée avec Bel RTL pour récolter du matériel destiné aux enfants de là-bas… Militante, Marie Rose ? Elle n’aimait pas ce mot… Le mot « engagé » peut-être lui convenait plus. Mais trop galvaudé… Non, Marie Rose se contentait de dire « Notre engagement, c’est notre métier ». Marie-Rose était un exemple de journaliste actif… sérieux, rigoureux et tout en sensibilité… Un exemple pour la rédaction… Marie-Rose avait aussi des avis tranchés, c’était une personnalité… avec qui il faisait bon d’exposer ses arguments même s’ils étaient contraire aux siens. Marie Rose était une femme de débat. Hier, je discutais avec Jean-Pierre Martin, homme de toutes les vies de Marie-Rose, sa privée et sa professionnelle… Je lui ai demandé et si tu devais décrire Marie Rose en deux qualificatifs… Jean-Pierre a réfléchi… Il a dit « Juste »… Puis il a ajouté : « Non écoute je crois que c’était tout simplement une femme extraordinaire »… Après ça, je ne peux plus ajouter grand chose…

9 Comments:

At 2:51 PM, Anonymous Anonyme said...

Bravo Thierry ...

 
At 4:13 PM, Anonymous Anonyme said...

superbe thierry

 
At 9:43 AM, Anonymous Anonyme said...

Bel hommage.

 
At 5:02 PM, Anonymous Anonyme said...

En tant que télespectateur, je voudrais rendre hommage à Marie-Rose Armesto qui faisait un peu partie de notre vie. Avec son mari Jean-Pierre Martin, elle nous expliquait avec pédagogie les grands conflits et les grands problèmes de ce monde. Je me rappelle d'elle en Israël, dans le Golfe, aux Etats-Unis ou en Afghanistan. Je souhaite bon courage à ses proches.
Putain de cancer...

 
At 7:58 AM, Anonymous Anonyme said...

Que dire de plus!!
Marie-Rose imposait le respect par la qualité de son travail et par l'immense discrétion dont elle faisait preuve. Une très grande professionnelle empreinte de détermination qui utilisait toujours les mots justes sans jamais tomber dans le sensationnalisme. Il est l'heure aujourd'hui de lui rendre un dernier hommage; je propose que nous respections, tous, une minute de silence à 10h30 lorsque le glas résonnera en l'Eglise St Joseph de Wezembeek Oppem.
Aurevoir Marie-Rose

 
At 10:34 PM, Anonymous Anonyme said...

Merci cher Thierry, merci pour cet enchantement du matin.
Quand j'entends Fabrice dire " 6h52, Thierry Dupiereux " tout de suite je tends l'oreille et je ne suis intéressé que par la radio et je réclame le silence absolut.
Etant généralement seul dans la salle de bain à ce moment-là, cela est très facilement réalisable. Encore merci pour ces bons mots.
De la part d'un fidèle RTListe:
Grégory, 15 ans de Namur

 
At 10:35 PM, Anonymous Anonyme said...

Merci cher Thierry, merci pour cet enchantement du matin.
Quand j'entends Fabrice dire " 6h52, Thierry Dupiereux " tout de suite je tends l'oreille et je ne suis intéressé que par la radio et je réclame le silence absolut.
Etant généralement seul dans la salle de bain à ce moment-là, cela est très facilement réalisable. Encore merci pour ces bons mots.
De la part d'un fidèle RTListe:
Grégory, 15 ans de Namur

 
At 10:28 PM, Anonymous Anonyme said...

Monsieur Thierry,

C'est à vous que nous devrions attribuer le BRAVO du matin....
Vous mettez toujours une pointe d'humour même dans les moments les plus tristes

BRAVO THIERRY
Nadine 60 ans de Braine l'Alleud

 
At 7:59 AM, Anonymous Anonyme said...

Incourtournable Thierry,
En vous écoutant ce matin, vous aviez envie de vous faire plaisir.
Je tiens à participer, en citant Rock Voisine "On s'est aimé comme on se quitte...). Ca ne rate, dès que le refrain commence, je l'entame en flamand ! "'t is weer voorbij die mooie zomer", souvenir de la baby-sitter de 14-16 ans que j'étais à la côte belge. Mérite d'être retrouvé dans les archives BRT/MTV*1974-1976. Le pire c'est qu'une fois que je l'entends, ça ne me lâche plus. Martine, 48 ans, Bruxelles.

 

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